Köpskam, un mouvement profond qui porte le nom d'un meuble Ikea.

Bye Bye la Fast Fashion

Est-ce qu’on se revoit, il y a encore 5 ou 10 ans en train de se vanter de son dernier achat à la mode ? A-t-on aujourd’hui, autant d’aisance à se pavaner dans le dernier t-shirt Zara ou être fier de la super affaire faite chez H&M ?
 
Ce mouvement émergeant, qu’on ressent ou dont on est témoin, les Suédois ont mis un mot dessus, le Köpskam. Le Köpskam se définit par la honte d’acheter des vêtements neufs.
Étonnant que cette tendance vienne de la Suède quand on sait que c’est ce même pays qui a vu naître H&M.
Cependant, ce n’est pas nouveau, les Sudédois ont 2-3 longueurs d’avance sur nous concernant leur mode de vie écoresponsable. C’est d’ailleurs de chez eux qu’est également né le concept du Flygskam.
 


Le Köpskam, le Flygskam, ou simplement un éveil général ?

Petite mise à niveau du côté du Flygskam. Le Flygskam se définit par la honte de prendre l’avion. Ce terme est apparu il y a 2 ans et traduit le sentiment de culpabilité à participer au réchauffement de la planète, dû aux émissions considérables de CO2 qu’émet un vol d’avion.
 
Les craintes environnementales se répandent et affectent nos consommations. Quand nous mettons un pied dans la recherche de sens à notre consommation, il est difficile de faire marche arrière. Il devient également difficile de se limiter à un seul secteur.
D’ailleurs la traduction pure de Köpskam est la honte d’acheter (Kop = acheter ; skam = honte). Cependant elle vise particulièrement l’industrie de la mode.
 
 
Un non-sens sous les projecteurs
Quand a-t-on appris que la fabrication d’un vêtement pesait autant dans les émissions de gaz à effet de serre, dans l’épuisement des ressources et dans la pollution des sols et des eaux ? Ce n’est pas quelque chose que nous apprenons à l’école, ni au travail.
Nous, consommateurs, avons appris par nous même ces violences faites à la nature, cette prise de conscience face à l’urgence climatique. Mais que faire dans un système basé sur la recherche de profit ?
 
Un des seul pouvoirs que nous avons réellement est notre pouvoir de consommation.
 
 
Un modèle de sur-consommation à bout de souffle ?
 
Face à des industries qui ne cessent de produire, pour une croissance toujours plus grande, où en sommes-nous des ressources encore disponibles ? Une chose est sûre, c’est que nous sommes noyés sous des quantités d’information, à ne plus savoir qui ou quoi croire. On ne sait plus quoi ni comment acheter.
 
Le Köpskam est une conséquence de plusieurs tendances, un ras-le-bol général. Le Köpskam n’est pas le premier mouvement prônant une consommation plus responsable. Avant lui, la société avait déjà commencé à faire pression au travers d’initiatives telles que le Block Friday (en réponse au Black Friday, pour stopper la course à la surconsommation). Ou encore la Fashion Revolution (suite à l’effondrement d’une usine de fabrication textile au Bangladesh, pour dénoncer les pratiques de la fast fashion et du non-respect de l’humain, autant que son environnement).
 
 
Les nouvelles générations, les millenials, portent ces valeurs qui appuient cette nécessité de ralentir et mettent en lumière l’irresponsabilité écologique de la surconsommation.
 
La société fait de plus en plus pression sur la nécessité de revenir à l’essentiel, ou tout du moins, d’avoir un développement durable. Le développement durable est, ni plus ni moins qu’utiliser les ressources d’aujourd’hui, sans compromettre celles de demain.
 
Cependant, le développement durable est loin du modèle économique actuel. Cela pousse à une réponse des consommateurs par un gel de leur consommation, des soldes de plus en plus boudées, des collections plus autant attendues, la Fashion Week pointée du doigt. Également par le fait que de plus en plus de personnes choisissent de consommer moins mais mieux, ou de fabriquer eux-mêmes leurs biens.
 
 

Pourquoi la nécessité de mettre des mots sur ces mouvements ?

Le savoir, c’est le pouvoir. Les spécialistes et entreprises portent beaucoup d’attention aux signaux faibles, pour orienter leurs stratégies.
Alors d’une part, cela permet de mettre en lumière des tendances de consommation et proposer des alternatives. C’est le cas par exemple de Bocage et H&M qui développent un service de location.
 
Et d’autre part, d’évaluer et chiffrer les conséquences. Comme le fait de savoir que le nombre de passagers dans les aéroports les plus fréquentés de Suède a baissé de 5% en 2019, par rapport à 2018. Les spécialistes relient cette baisse de fréquentation directement à la tendance du Flygskam. Il en est de même pour les alternatives émergentes en réponse à cette volonté de ne plus acheter neuf : la croissance des plateformes d’occasion a augmenté de 300% en 2018 , pour atteindre le milliard d’euros en volume d’affaires.
 
 

Le Köpskam c’est bien, mais à consommer avec modération.

Le Köpskam est une tendance de fond qui appel à la réduction de la consommation avec un recentrage sur l’essentiel. On aime se laisser croire que c’est aux industriels de changer, ce qui en soit n’est pas complètement faux, mais c’est avant tout au consommateur d’en faire la demande.
 
Car tant qu’il y aura de la demande, il y aura une entreprise pour y répondre.
Maintenant c’est comme dans toute chose, il faut avoir un avis critique. A noter que mon avis à présent est largement discutable. Le Köpskam est une belle démarche, cependant attention aux revers.
 
Pour commencer, la charge mentale. Dans notre course, non effrénée, pour redonner du sens dans notre consommation, il est rarement possible de changer du tout au tout. C’est comme quand une nouvelle personne se met à courir, on ne l’emmène pas de suite faire un marathon, elle s’y met pas à pas, en se félicitant de ses progrès. Dans notre transition c’est pareil, on doit rester focalisé sur nos succès et nos avancés, sans perdre de vue notre objectif, mais en étant tolérant avec soi-même. L’indulgence est très importante car elle permet de ne pas se blâmer pour tout le chemin que nous avons encore à parcourir, et de générer de la tolérance et du positif.
D’autre part, la mise en lumière de ces tendances ont fait naitre des campagnes marketing de greenwashing, qui ont tendance à déculpabiliser le consommateur. Cependant ces marques ont rarement de réels engagements environnementaux ou sociaux, leur but étant de trouver de nouveaux leviers pour générer du profit.
 
Alors qui croire, ou que consommer, c’est l’enjeu du Köpskam, trouver des alternatives. Cependant, toutes les alternatives ont leurs limites. Par exemple les plateformes de revente de vêtements d’occasion partent d’une bonne démarche pour substituer l’achat neuf. Cependant il continu d’encourager la surconsommation.
 
 

Le petit mot de la fin

Le tout est de mettre du sens et de chercher l’alternative la plus respectueuse du Vivant avec un grand V, donc qui comprend les Hommes et la Planète, car l’un ne va pas sans l’autre.
Il n’y a pas une bonne manière de consommer, il y a plusieurs alternatives, suivant votre degré d’évolution dans notre transition écologique. Parce que, rappelons-le, la manière la plus écologique de vivre est nu et sans électricité, ce qui actuellement n’est pas encore l’idéal.
 
À nous donc, individuellement, en fonction de nos besoins, de prendre conscience et d’agir en connaissance de cause. Parce qu’au delà d’être heureux, je vous souhaite d’être conscients.
 
 
 
Annouck Blanchouin

L'ère de la surconsommation

Les 30 Glorieuses, ces années de pleine croissance dans lesquelles bon nombre de nos parents sont nés. L’époque où tous les ménages commencent à s’équiper en voitures, en téléviseurs, en lave linge et autres électroménagers. Tout devient abordable, la consommation explose.
 
Seulement, une fois tous les ménages équipés, comment assurer la continuité de la croissance des entreprises ? Le débat et l’obsession de ces dernières sur leur croissance fera l’objet d’un autre article. Mais à l’époque, les entreprises ne pouvant pas voir leurs ventes diminuer, ont mis en place des stratagèmes pour continuer d’assurer leur croissance, en poussant à la consommation.
 
Le raccourci est peu professionnel, mais de là est née la surconsommation. La surconsommation est la capacité d’acheter des produits et services que nous possédons déjà ou dont nous n’avons pas la nécessité absolue. Elle est poussée par des techniques marketing et commerciales afin de nous faire croire à un besoin, en endormant nos capacités de réflexion.
Cet article n’a absolument pas pour but ni intérêt de blâmer les consommateurs, bien au contraire.
 
 
Ces habitudes de (sur)consommation sont devenues des habitudes de vie, dans lesquelles nos parents ont grandi et nous ont éduqués, non conscients des risques écologiques qui en découlaient.
 
 

La prise de conscience

La prise de conscience écologique est venue plus tard, quand des spécialistes ont commencé à alerter sur les risques d’une telle consommation. Un épuisement des richesses naturelles et une pollution de l’environnement (de l’air, de l’eau et des sols).
 
Quand on commence à entrer dans cette réflexion, c’est un peu comme ouvrir la boite de Pandore. En effet, les habitudes sont installées et touchent tous les domaines de nos modes de vie : de notre alimentation à nos moyens de transport, en passant par nos loisirs ou encore la façon de nous habiller. Cela remet en question tout notre quotidien et tout naturellement ça peut vite devenir anxiogène.
 
C’est donc le moment où on se demande si on y va ou pas. Si on commence petit à petit en acceptant qu’on ne pourra pas changer du tout ou tout, ou si on continue de fermer les yeux pour diverses raisons (peur, tranquillité d’esprit, …).
 
 
Et comme un pansement qu’on arrache, on prend la décision d’y aller. On appelle cela, la transition écologique de nos modes de vie.
 
Quand on choisit d’entamer cette transition, on sort de sa zone de confort. On réalise que, notamment et surtout au début, on va devoir faire des efforts pour remplacer nos habitudes par de nouvelles. Dans cet inconfort, on accepte également qu’on n’est pas parfait, mais on essaye d’alléger cette charge mentale en se concentrant sur nos petits efforts individuels. Parce qu’on n’a pas besoin d’une société avec seulement quelques individus parfaits, mais plutôt d’une société avec un grand nombre d’acteurs qui font de leur mieux.
 
On peut accepter que, parfois, on ait envie de faire plaisir à notre enfant en lui offrant quelque chose qu’il n’a pas nécessairement besoin. De la même manière qu’on peut accepter que, peut-être, une fois dans l’année, on ait envie de prendre un bain.
 
Ces exemples pour dire que dans cette transition, l’important n’est pas de se concentrer sur toutes ces habitudes qui ont un impact négatif sur l’environnement, mais plutôt sur les petits changements qui entrent dans notre vie et qu’on transforme en habitude.
 
 

C’est dans cette dynamique de transition écologique que j’ai eu l’idée de créer Loca Loca, pour accompagner le changement.

L’urgence climatique est présente, c’est un fait. Plus vite nous opterons pour des changements visant à limiter notre emprunte carbone sur la Planète, mieux ce sera. Cependant, il faut concevoir que tout le monde n’a pas ENCORE la volonté de faire des efforts pour aller dans cette démarche. Pas encore, c’est-à-dire qu’elle viendra, un jour. Ce qui nous parait évident aujourd’hui, ne l’est pas pour tout le monde. De la même manière, ce qui nous parait faisable aujourd’hui, ne l’est pas pour tout le monde. Par exemple, êtes-vous prêts à louer des vêtements aujourd’hui ? L’auriez-vous été il y a 5, 10 ou 15 ans en arrière ?
 
 
« On change les choses en donnant l’exemple du monde dans lequel on veut vivre, pas en critiquant l’exemple en place. » – Marion Seclin.
 
La plupart de nos changements de vie découlent de témoignages et d’expériences de nos proches ou de personnalités influentes.
 
Vous avez le pouvoir d’opter pour une consommation plus respectueuse des Hommes et de la planète mais également de promouvoir ces initiatives afin d’inciter votre entourage. Alors parlez, communiquez sur tous les petits changements que vous avez commencé à mettre en place dans votre transition écologique. Votre exemple rayonnera.
 
 
Annouck BLANCHOUIN

Comment la planète réagit face au COVID19 ?

JEAN MOULIN POST – Université Jean Moulin Lyon 3
 
 
Comme à l’accoutumé, le JMP était présent pour vous le soir du mercredi 26 février à l’auditorium Malraux pour assister à la finale du concours J’M entreprendre. Cet événement, organisé par MANUFACTORY INCUBATEUR, était l’occasion pour nos sept finalistes de présenter leur projet aux membres du jury et au public.
 
L’amphi Malraux était sans l’ombre d’un doute l’endroit où il fallait être ce mercredi soir. Etudiants, professeurs et différents chefs d’entreprise avaient tous répondu présent à l’appel de cette jeunesse dynamique et ambitieuse. Une jeunesse qui a choisi d’entreprendre pour offrir au monde plus d’opportunités.
 
Les projets présentés étaient :
 
  • BGӦNE : vente de masques antipollution partout et pour tous à l’aide d’un distributeur automatique.
  • Loca Loca : location de vêtements pour les enfants de 0 à 6 ans pour 1 euro pièce par mois.
  • Mexhiné : la sagesse du monde dans une tasse de thé.
  • PARADIGME : résoudre le problème climatique par le jeu.
  • ROYAL OCCUPÉ : une formation en pâtisserie moins chère pour les collégiens qui souhaiteraient acquérir le niveau CAP.
  • THÉMANIA : jardin autonome pour cultiver ses propres infusions maison.
  • UN PARIS POÉTIQUE : une application pour envoyer des textes poétiques qui ont un lien avec l’endroit où l’on est.
 
C’est le projet Loca Loca qui remportera finalement le premier prix du jury avec à la clé un chèque d’un montant de 1000 euros. Royal occupé décrochera la deuxième place et un chèque de 600 euros. Paradigme complétera la troisième marche du podium avec une récompense de 400 euros. Le public n’était pas en reste et a eu son mot à dire en votant pour le projet Thémania.
 
Ce n’est pas tout car Annouck Blanchouin, la lauréate du concours avec son projet Loca Loca, a eu l’humilité de répondre à quelques-unes de nos questions.
 
“Pouvez-vous vous présenter ?”
 
“Je m’appelle Annouck, j’ai fait mes études à l’IAE à Lyon 3. J’ai un master en management commercial et je me suis lancée dans l’entreprenariat depuis septembre. Face à la quantité assez phénoménale de déchets produits par l’industrie du textile, je me suis dit que l’on avait les compétences pour essayer de réduire ces déchets qui nuisent à l’environnement. C’est là que je me suis tournée vers la location de vêtements qui fait partie de l’économie circulaire. Cela permet une consommation collaborative qui a pour principe de réinjecter dans l’économie ce qui est déjà existant.”
 
“Vous avez parlé durant votre présentation de « démocratiser pour réduire la surproduction des déchets » ?”
 
“En effet, car la location de vêtements est encore trop peu connue de nos jours. L’analyse nous montre que certains reprochent un manque de qualité quand d’autres constatent des prix trop élevés. C’est vrai qu’il y’a peut-être des entreprises qui louent la pièce à 50 euros mensuel. Notre principe avec Loca Loca est de proposer des vêtements à 1 euro pièce par mois afin d’être abordable et accessible pour les parents qui souhaiteront louer des vêtements pour leurs enfants de 0 à 6 ans.”
 
“Quelle a été votre sentiment après avoir remporté le premier prix du jury ?”
 
“Je l’ai senti comme la concrétisation d’un projet qui murissait depuis septembre et pour lequel je me suis souvent remise en question. Mais cela a néanmoins eu pour conséquence de faire évoluer le projet. Au début il était prévu dans un autre modèle économique. Mais après un mois et demi je lui ai fait prendre une tournure différente qui nous permettra d’être directement sur le marché. Et c’est pour cela que je vous ai aujourd’hui annoncé le lancement officiel.”
 
“Pourquoi les enfants ?”
 
“L’idée est d’enclencher une démocratisation du concept pour, pourquoi pas, l’étendre à terme vers la gamme adulte. Mais je vise particulièrement les enfants car c’est quand on est parent que l’on réfléchit à de nouvelles façons de consommer. Je sais que mes parents et même certains de mes proches m’ont dit que c’est seulement depuis qu’ils ont des enfants qu’ils se sont vraiment tournés vers l’occasion. Ensuite, à l’achat c’est déjà plus abordable pour moi car j’achète les vêtements en lots à un prix très intéressant, ce qui me permet de les proposer à un prix aussi bas, chose qui n’est pas possible avec les vêtements d’adultes qui coûtent un peu plus cher.”
 
“Le nom Loca Loca vient-il de la chanson « loca » de Shakira ou bien location ?”
 
“(*Sourire) c’est un petit peu les deux mais ça veut surtout dire « location locale », parce que l’idée c’est de fonctionner par ville. Là, ça commence à Lyon, donc j’achète les vêtements et je les propose en location à Lyon. L’objectif est ensuite de faire la même chose dans les villes qui ont le même écosystème que Lyon.”
 
“Quelle est le conseil que vous donneriez à une personne qui envisage d’entreprendre dans le futur ?”
 
“Essayer d’aller vers le minimum viable product (c’est une méthode qui a pour objectif de sortir d’abord un produit avec uniquement la fonction la plus attendue par un public cible et de proposer le plus rapidement possible un produit afin de le confronter au marché). C’est une bonne chose car j’avais besoin de passer par cette phase-là. Ensuite, je dirais qu’il faut avoir ses propres valeurs, car mon projet a évolué autour de ma valeur qui est de réduire le taux de déchets des entreprises textiles.”
 
“Merci d’avoir répondu à nos questions Annouck.”
 
“Merci à vous.”
 
Pour information, la mise en vente des produits de Loca Loca aura lieu le dimanche 5 Avril.
 
UPDATE : En raison du contexte actuel, cette mise en vente est reportée au Dimanche 7 Juin, de 10h à 20h, 4 rue des Capucins (69001 Lyon).
 
 
Mahamadou Sy